Pourquoi opter pour l’auto-édition ?

Se faire publier dans l’édition traditionnelle constitue la voie royale pour diffuser et faire connaître son livre. Mais ce n’est pas forcément la seule possibilité. Il existe en effet d’autres façons pour trouver ses lecteurs. L’une de ces solutions consiste à recourir à l’auto-édition. Nous allons voir en quoi cette option est intéressante, et quelles en sont les conséquences. Et surtout en quoi elle doit faire l’objet d’un véritable choix.

1/ Comment être lu ?

Comme nous l’expliquons plus en détails dans l’article objectif être lu, tout auteur de roman dispose globalement de trois options pour être lu :

a) Se faire éditer par un éditeur traditionnel.

Cela reste, il faut bien le reconnaître la meilleure option aujourd’hui. Car, comme nous l’avons vu dans notre article, c’est l’éditeur qui s’occupe de tout et qui prend tous les risques. Mais d’une part, il n’est pas toujours possible de trouver son éditeur. Et d’autre part, l’édition traditionnelle comporte certains inconvénients. Tout d’abord, l’auteur perd la main sur toute la partie créatrice liée à la diffusion. Ensuite, les taux de rémunérations demeurent très faibles. Et sans compter le fait que cela reste un processus long et aléatoire.

b) Se faire éditer par un éditeur à compte d’auteur,

C’est une option qu’il est tout à fait possible d’envisager. Mais il faut bien comprendre tout ce que cela implique. Se faire éditer « à compte d’auteur » veut dire que nous devenons nous-même notre propre éditeur. Et les rôles se renversent. L’éditeur à compte d’auteur devient simplement un prestataire et un fournisseur pour le compte de l’auteur.

c) L’auto-édition.

L’auto-édition s’assimile à une édition à compte d’auteur. Mais en plus de l’édition à compte d’auteur, l’auteur devient – de fait – entrepreneur, avec toutes les contraintes, matérielles et financières que cela implique. C’est donc un choix qu’il faut faire en toute connaissance de cause.

L’auteur-entrepreneur va ainsi être entièrement livré à lui-même pour mener à bien toutes les tâches que représente le travail d’édition d’un livre, à savoir :

  • le suivi éditorial,
  • les corrections,
  • la mise en page,
  • le marketing et la vente
  • la mise à disposition dans les librairies physiques et numériques,
  • etc.

Cela ne veut pas dire pour autant que l’auteur-entrepreneur doive tout faire lui-même. Car il faut bien avoir conscience que chaque étape de ce processus nécessite des compétences spécifiques. Et les acquérir soi-même représente là aussi un investissement en temps, il peut donc être préférable de sous-traiter. En bon chef d’entreprise, il va donc falloir évaluer le temps et le coût de chaque tâche pour évaluer la rentabilité de le faire soi-même ou de le déléguer.

2/ Pourquoi choisir l’auto-édition ?

Au travers de KDP par exemple, les plateformes telles que Amazon proposent aujourd’hui des solutions d’impression à la demande qui n’imposent plus de tirer de nombreux exemplaires. Elles mettent ainsi à la porter de tout les auteurs la possibilité de devenir leur propre éditeur. Alors, pourquoi choisir l’auto-édition ?

a) Parce qu’on n’a pas été édité par un éditeur traditionnel

Honnêtement, cela peut être une raison, mais choisir l’auto-édition par dépit représente à mon avis une mauvaise solution. Si vous avez fait le choix d’être édité par un éditeur traditionnel, je ne saurais que trop vous conseiller de persévérer. Il est parfaitement dommage de changer de stratégie en cours de route. Ou alors, il faut décider de mener les deux de front dès le départ.

b) Pour être édité à tout prix,

Il est valorisant d’avoir un ouvrage édité et disponible à la vente. Mais sans ventes derrière, cela représente un gros investissement en temps et en argent. Simplement pour l’orgueil d’être édité. Est-ce cohérent avec ce que l’on souhaite faire dans la vie ? Si oui, alors parfait. Sinon, il faut y réfléchir à deux fois avant de s’auto-éditer.

c) Pour arriver à vivre de son écriture,

Là aussi, il ne faut pas se leurrer, la rentabilité d’un livre auto-édité n’est pas facile à trouver et demandera beaucoup de travail, comme nous le verrons ci-dessous.

d) Pour trouver un éditeur traditionnel,

Cela peut paraître paradoxal, mais quelques auteurs finissent par trouver leur éditeur traditionnel grâce à une auto-édition. C’est le cas par exemple d’Aurélie Valogne avec Mémé dans les orties, qui s’est faite repérer et éditer par les éditions Michel Lafon suite à sa position dans le top 20 des livres sur Amazon. Le succès du livre a été confirmé par le nombre de ventes ultérieurqui a dépassé les 300 000. C’est donc une belle performance, où tous les acteurs en ressortent évidemment gagnants.

3/ Comprendre les bases de l’auto-édition

L’auto-édition séduit de plus en plus d’auteurs indépendants. D’ailleurs, le nombre de titres déposés au dépôt légal de la BNF ne cesse d’augmenter ces 10 dernières années. Pour l’année 2019, le nombre de titres de livres d’auteurs indépendants de toute maison d’édition et de toute plateforme a atteint 5 587 sur un total de 68 700 titres.

Assumer le choix de l’auto édition, ne veut pas forcément dire tout faire soi-même. D’ailleurs, comme le montre une étude de BOD, de plus en plus d’auteurs auto-édités font appel à des services extérieurs pour réaliser certaines tâches, en particulier pour la réalisation de la couverture, pour la mise en page et pour la correction des manuscrits. Le budget total dépensé pour ces services reste cependant très mince puisqu’il avoisine les 200 € pour 1/4 des auteurs.

a) L’auto-édition, un travail de ciblage.

Il faut avoir bien conscience que le travail d’auto-édition, comme celui d’éditeur, représente un travail de longue haleine. Il commence avec le choix même du sujet du livre, à savoir le ciblage de ses lecteurs. Cela va permettre dès le départ de se rendre compte si ce que l’on écrit représente un intérêt pour des lecteurs potentiels. Rien n’empêche de publier un petit résumé de votre projet sur les groupes Facebook. Vous verrez tout de suite s’il suscite l’intérêt ou non.

b) Créer une communauté autour de son livre

Une fois ce travail de ciblage effectué, le gros travail et la grosse spécificité de l’auto-édition réside dans la création d’une communauté par les auteurs autour de leur travail et de leur livre. Continuant ainsi à créer du contenu tout au long de l’écriture de son livre en publiant autour des thématiques qu’il contient. C’est dans ce réseau de fans qu’il sera ensuite possible d’arriver à trouver ses lecteurs potentiels. La majorité des auteurs auto-édités combinent les différents modes de communication : site internet, YouTube, réseaux sociaux. Il existe aussi la plateforme spécialisée Wattpad, où certains auteurs arrivent à tirer leur épingle du jeu. Il est également possible de créer un site spécifique par roman, parlant de l’avancée de l’écriture, de ses personnages, de son intrigue et de ses thématiques.

c) Le lancement de son livre en auto-édition

Le lancement d’un livre est le moment clé dans la sortie d’un livre. C’est le moment où l’on doit faire le maximum de ventes en un seul jour pour arriver à sortir du lot dans les nombreuses ventes sur Amazon et sur les autres plateformes. Mais il ne faut pas oublier l’aide indispensable des chroniqueurs, ainsi que des services de presse, que vous trouverez par exemple sur simplement pro.

4/ Quels moyens et quels résultats attendre de l’auto-édition ?

a) Les investissements

Toujours selon la même étude, les moyens investis en temps et en argent diffèrent grandement, mais restent extrêmement modestes. La majorité des auteurs indépendants ne consacrent pas plus d’une heure par semaine à la promotion de leur livre, 20 % y consacre plus de 4 heures et seulement 15 % y consacrent plus de 5 heures par semaine.

Pour ce qui est du budget de promotion, 33 % ne dépensent rien, et presque la moitié ne dépense pas plus de 100 euros. Comme on le voit, cela reste évidemment extrêmement faible.

b) Les résultats financiers

Par conséquent, les résultats sont évidemment proportionnels aux moyens investis. À savoir que 66 % des auteurs gagnent moins de 500 € par livre, et 14 % gagnent plus de 5 000 € par ouvrage. Ce qui, quand on sait le temps investi, ne représente pas vraiment un moyen de gagner sa vie, mais constitue plus un complément de salaire.

c) La notoriété

La notoriété acquise au travers de l’auto-édition demeure moindre de celle liée à l’édition traditionnelle. Et même si la pratique évolue, l’image d’amateurisme et de mauvaise qualité reste malheureusement trop souvent accolée à l’auto-édition.

5/ L’auto-édition, un véritable choix

L’auto-édition représente aujourd’hui une véritable alternative à l’édition traditionnelle. Mais ce n’est pas la solution idéale non plus, car elle demande de nombreux efforts pour en tirer les bénéfices. En tout état de cause, éditer son livre en auto-édition ne doit pas être un pis-aller. Cela doit être un choix mûrement réfléchi, et ce, le plus tôt possible dans le cours de l’écriture. Voire même avant de commencer à écrire. En effet, plus cette décision sera prise tôt, plus il sera possible d’anticiper et de mener les actions nécessaires à la sortie et à la diffusion de l’œuvre. Car décider de sortir un livre en auto-édition s’anticipe.

Que pensez-vous de l’auto-édition ? Pensez-vous qu’il y a une grosse différence de qualité avec l’édition traditionnelle ?

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