Les hommes qui n’aimaient pas les femmes de Stieg Larsson

Les Hommes qui N’aimaient Pas les Femmes est le premier volume de la trilogie Millenium écrite par Stieg Larsson. L’intrigue se situe dans un contexte suédois moderne. Elle se déploie autour de la quête pour résoudre le mystère de la disparition d’une jeune femme, Harriet Vanger, dans un contexte familial tissé de secrets et de non-dits. Le roman explore des thèmes de violences faites aux femmes, de corruption, de secrets familiaux et de justice. Il s’agit d’une œuvre de fiction où le suspense et les rebondissements maintiennent le lecteur dans un état de tension permanente, tout en lui offrant une réflexion sur les dysfonctionnements sociaux.

Genre : mélange de Thriller, roman policier et drame social

Édition : ACTES SUD – Collection : actes noirs

Auteur : Stieg Larsson

A/ Les Personnages Principaux

1. Mikael Blomkvist :

Mikael Blomkvist est un journaliste d’investigation au caractère bien trempé. À la fois brillant et déterminé, il est également un homme plutôt idéaliste. Bien que Blomkvist soit un personnage attachant et souvent apprécié pour son éthique professionnelle, il est aussi marqué par ses imperfections, notamment dans sa vie privée. Sa chute professionnelle au début du roman (due à une accusation de diffamation contre un puissant homme d’affaires, Hans-Erik Wennerström) lui donne un point de départ intéressant pour se plonger dans l’enquête qui va lui être confiée.

2. Lisbeth Salander :

Lisbeth Salander, l’un des personnages les plus marquants de la trilogie Millenium, est une hacker surdouée, au caractère introverti et à la personnalité complexe. Son apparence extérieure – maigre, avec des cheveux rasés et des piercings – contraste fortement avec sa capacité à pénétrer les systèmes informatiques les plus sécurisés. Elle est également une victime de violences qui a développé une méfiance profonde à l’égard des hommes et de la société. Son indépendance, sa résistance et son esprit de justice la rendent fascinante, tout en la plongeant dans des situations périlleuses.

3. Henrik Vanger :

Henrik Vanger est le patriarche de la famille Vanger, un homme âgé, richissime, et quelque peu isolé, qui sollicite l’aide de Blomkvist pour résoudre l’énigme de la disparition de sa nièce, Harriet Vanger, qui s’est volatilisée quarante ans plus tôt sans laisser de traces. Son désir de vérité et sa relation complexe avec sa famille l’amènent à chercher la vérité avec une détermination sans faille, malgré l’âpreté du passé.

B/ Résumé de Les hommes qui n’aimaient pas les femmes

L’histoire débute avec la chute professionnelle de Mikael Blomkvist, accusé à tort de diffamation contre un puissant industriel. En quête de rédemption, il se voit offrir une enquête particulière par Henrik Vanger, le patriarche d’une riche famille suédoise, qui souhaite élucider le mystère de la disparition de sa nièce, Harriet, il y a quarante ans. Malgré l’absence de preuves et l’absence de témoins, Henrik est convaincu qu’un membre de sa propre famille est responsable de cette disparition.

Blomkvist se rend sur l’île isolée où la famille Vanger vit, et y fait la connaissance de Lisbeth Salander, une jeune hacker dont les compétences sont hors du commun. Ensemble, ils tentent de découvrir la vérité, plongeant au cœur de la famille Vanger, une famille marquée par des secrets de longue date, des rivalités internes et des zones d’ombre.

Au fur et à mesure de leur enquête, ils découvrent que la famille Vanger a des liens avec des crimes de guerre, des trafics et des violences faites aux femmes, ce qui complique l’affaire. L’intrigue est pleine de rebondissements, de fausses pistes et de révélations choquantes qui rendent l’enquête particulièrement captivante.

C/ Analyse de l’Intrigue de Les hommes qui n’aimaient pas les femmes ?

L’intrigue de Les Hommes qui N’aimaient Pas les Femmes se base sur une structure narrative classique de thriller où un mystère doit être résolu. Cependant, Larsson enrichit cette base par des éléments psychologiques et sociaux profonds qui ajoutent de la richesse à l’intrigue. Le genre même du roman – une sorte de croisement entre polar et roman noir – permet à l’auteur de s’attaquer à des thèmes sociétaux lourds, comme la misogynie, les violences sexuelles et la corruption dans les sphères de pouvoir.

1/ Les ressorts dramatiques

Les ressorts dramatiques utilisés par Larsson sont multiples et habilement maîtrisés. L’un des premiers ressorts est le secret familial. Chaque membre de la famille Vanger est un personnage mystérieux, ce qui fait de l’île où ils vivent un lieu propice à l’isolement et à l’enfermement. Ce secret de famille est l’élément central autour duquel tout gravite, et il renforce l’atmosphère tendue du récit.

L’aspect moralement ambigu de l’intrigue est également très important. Bien que les deux protagonistes principaux, Blomkvist et Salander, soient dans une quête de justice, chacun possède ses propres failles et luttes intérieures. Salander, par exemple, se retrouve dans une quête de vengeance personnelle contre les hommes qui lui ont fait du tort, ce qui donne à son personnage une profondeur fascinante.

De plus, l’intrigue s’étend sur plusieurs couches de sous-intrigues. L’aspect révélation progressive est clé dans ce genre de roman. L’enquête débute lentement, avec des informations fragmentées et des fausses pistes, ce qui permet à Larsson de maintenir le suspense. Chaque avancée dans l’enquête est également un moyen pour le lecteur de découvrir progressivement les rouages de la société suédoise, avec des critiques sociales sous-jacentes.

2/ La Construction des Personnages : Richesse et Complexité

Les personnages sont sans aucun doute l’un des points forts du roman. La construction de Lisbeth Salander est particulièrement remarquable. Elle incarne une forme de féminisme radical, une aversion pour les abus masculins et une quête de vengeance contre une société qu’elle perçoit comme injuste. Son personnage est une combinaison de fragilité et de force. Elle est victime de violences, mais elle résiste, se forgeant une identité autour de ses compétences technologiques et de son indépendance. Cette dualité entre la vulnérabilité et la force fait d’elle un personnage inoubliable.

Blomkvist, quant à lui, incarne l’idéal du journaliste d’investigation, avec une forte éthique professionnelle, mais aussi des failles humaines, notamment dans ses relations avec les femmes. Son personnage n’est pas parfait, ce qui le rend plus humain et donc plus attachant. En dépit de ses erreurs, il est un homme qui cherche la vérité et la justice, ce qui en fait un héros imparfait mais crédible.

L’un des aspects les plus intéressants du roman est le contraste entre les deux protagonistes principaux. Salander et Blomkvist viennent de mondes différents, mais leur collaboration est essentielle à la résolution de l’intrigue. Salander, bien que cynique et souvent solitaire, est une figure de rébellion, tandis que Blomkvist incarne le journaliste engagé. Cette dynamique crée une alchimie intéressante qui nourrit le développement de l’histoire.

3/ Un Démarrage Lent

Bien que le roman soit extrêmement riche en contenu et en personnages, l’intrigue met un certain temps à démarrer. Certains lecteurs impatients de voir l’enquête se concrétiser peuvent percevoir cette lenteur comme un défaut. Cependant, cette introduction étendue permet à Larsson de construire soigneusement l’atmosphère et de présenter ses personnages de manière approfondie. Il ne se contente pas de poser des bases superficielles, mais donne au lecteur les outils nécessaires pour comprendre les motivations profondes de chaque personnage.

Cette lenteur permet également à l’auteur de semer des indices et de multiplier les fausses pistes, ce qui rend le suspense encore plus efficace lorsqu’il atteint son apogée. Ainsi, même si l’intrigue met du temps à démarrer, elle prend rapidement un rythme effréné une fois que tous les éléments sont mis en place.

D/ Que penser de Les hommes qui n’aimaient pas les femmes ?

En somme, Les Hommes qui N’aimaient Pas les Femmes se distingue par la richesse de ses personnages et la profondeur de son intrigue. La complexité des protagonistes, en particulier celle de Lisbeth Salander, constitue l’un des atouts majeurs du roman. La structure narrative de l’enquête, les rebondissements imprévisibles et les critiques sociales sous-jacentes en font un thriller captivant et engagé. Néanmoins, l’intrigue aurait pu démarrer plus rapidement, car les premières pages offrent davantage de développement des personnages et des motivations, ce qui peut dérouter les lecteurs à la recherche d’un suspense immédiat. Mais cette lente introduction permet d’installer un climat et une tension qui se révèlent essentiels à l’intensité du roman par la suite.