19 avril 2024

Le Rubis des Templiers – Jorge Molist

Le rubis des templiers est une sorte de quête du Graal moderne. Le destin de Cristina va se trouver curieusement mêlée à l’histoire des Templiers. Au travers d’un rubis monté sur une bague qu’elle reçoit mystérieusement le jour anniversaire de ses 27 ans et dont elle ne connaît pas l’expéditeur.

Genre : Récit historique, roman d’amour, ésotérisme

Éditions : Archi poche – L’archipel – 2004

Auteur : Jorge Molist

Pitch de Le rubis des Templiers.

La vie de Cristina, jeune avocate new-yorkaise, va être bouleversée lors de la soirée d’anniversaire de ses 27 ans. D’une part, elle reçoit un superbe diamant de son amoureux qui la demande en mariage, mais également, elle reçoit un curieux rubis d’un expéditeur inconnu. Elle se rend rapidement compte que cette bague a des propriétés magiques. Puis apprend que c’est son parrain, pourtant décédé depuis plusieurs années, qui la lui a envoyée. Ce n’est en réalité qu’une partie d’un héritage qui l’oblige à retourner à Barcelone, où elle a passé toute son enfance. Elle renoue avec ses amis et son amoureux de cette époque, du nom d’Oriol. Ainsi, en compagnie de Luis, et d’Oriol, elle va se lancer à la recherche de ce curieux héritage, lié au Trésor des Templiers.

Les personnages principaux de Le rubis des Templiers

Cristina

Cristina est une jeune avocate New-Yorkaise de 27 ans. Malgré son coeur d’artichaud, elle doit se marier prochainement à Mike, un agent de change promis à un grand avenir. Quand apparaît ce rubis lors de sa soirée d’anniversaire de ses 27 ans, elle ne se doute pas que son destin va être bouleversé. En tout cas pour les semaines, voire les mois qui vont suivre. Elle va renouer avec un passé oublié, celui de Barcelone. Elle y a passé toute son enfance et y a vécu sa première grande histoire d’amour avec Oriol, le fils de son parrain, Enric.

Oriol

Oriol est le fils du parrain de Cristina, mais également son premier amour d’enfance. En le retrouvant, elle va retomber amoureuse de lui. Et délaisse ainsi son prétendant officiel resté aux États-Unis. Elle se pose d’ailleurs la question au cours du roman, de savoir lequel choisir. Mais si c’est peut-être une question importante pour elle, ce n’est que d’un faible intérêt pour le lecteur. Et ne fait en rien avancer l’action.

Artur

Artur est un antiquaire qui aimerait bien trouver lui aussi le Trésor des Templiers. Il ne sait pas s’il y a de l’or, mais il suppose que son ancienneté pourrait lui permettre d’en retirer un bon prix. Mais il ne cherche pas réellement à empêcher Cristina et ses acolytes d’atteindre leur objectif. Puisque sa stratégie consiste à les laisser trouver le trésor et à s’en emparer ensuite. Par conséquent, il n’est pas un réel obstacle à la volonté du trio. Cristina va également tomber amoureuse de lui, mettant en jeu l’amour qu’elle porte à Oriol.

Les personnages secondaires de Le rubis des Templiers

Luis

C’est le cousin d’Oriol. Il est le troisième héritier du testament d’Enric. Et il constitue ainsi le troisième personnage du Trio chargé de retrouver le Trésor des Templiers. Le grassouillet adolescent est devenu chef d’entreprise. Mais a conservé sa bonne humeur et son caractère facétieux.

Alicia

Femme d’Enric et mère d’Oriol, elle office en tant que Maître de la loge créer par Enric pour reconstituer et transmettre le message des Templiers et leur Trésor.

Résumé de Le rubis des Templiers

Premier acte

Cristina reçoit un curieux rubis lors de sa soirée d’anniversaire de ses 27 ans, en même temps qu’un diamant de la part de Mike qui la demande en mariage. Ce rubis a des propriétés magiques à savoir qu’il conserve la mémoire de ceux qui l’ont portée et les retransmet au travers des rêves. Cristina se retrouve donc rapidement assaillie d’étranges visions la transportant au temps des Templiers, lors de la prise de Saint-Jean d’Acre.

Ce rubis lui a été légué par son parrain, Enric, mort quelques années auparavant dans des circonstances mystérieuses. Cristina se rend à Barcelone pour assister à la lecture de ce second testament. Elle y apprend qu’hérite également du volet central d’un triptyque représentant la vierge à l’enfant. Les autres volets sont attribués au fils d’Enric : Oriol, et le troisième à son neveu Luis, cousin de ce dernier. La réunion des trois volets est censée contenir la clé pour trouver le Trésor des Templiers, le Saint Graal. La résolution de cette énigme doit donc être résolue par ce trio, qui reconstitue le groupe qu’ils formaient déjà adolescent.

Deuxième acte

Cristina enquête sur la mort d’Enric, et elle apprend qu’il s’est suicidé en se tirant une balle dans la tête. Elle en est particulièrement surprise, car c’était un être qui aimait la vie. Mais ce suicide a évidemment fortement marqué Oriol qui s’est senti abandonné et s’est replié sur lui-même.

Cristina fait la connaissance d’Alicia, la mère d’Oriol et ancienne amie de sa mère. Chez qui elle est invitée à loger. Cristina finit par apprendre que sa mère était amoureuse d’Enric, mais qu’Alicia le lui a ravi. Elle apprend également qu’Enric était homosexuel, tout comme l’est Alicia. Et que leur mariage n’a été arrangé que pour préserver les apparences. Ce qui ne les a pas empêchés de faire un enfant, Oriol.

Cristina et Luis vont à la librairie du Graal récupérer une liasse de papiers qui va les aider à trouver le Trésor. Comment se fait-il que ces papiers d’une aussi grande importance, aient été conservés sans problème pendant toutes ces années ? S’ils contiennent réellement la clé pour trouver le Trésor des Templiers, il paraît quand même tout à fait improbable et très peu crédible que jamais personne ne s’y soit intéressé auparavant.

Troisième acte

Ces papiers reconstituent l’histoire de la bague et du Trésor des Templiers au travers de celle d’Arnau d’Estopinyà. À qui le dernier Maître confia le Trésor des Templiers après leur chute et leur arrestation massive du 13 octobre 1307. Avec le devoir de le cacher en lieu sûr. Mais les papiers ne contiennent aucune indication de l’endroit.

Cristina poursuit son enquête sur les conditions de la mort de son parrain, et apprend qu’il s’est suicidé parce qu’il voulait protéger le triptyque et le conserver dans sa famille. Il a donc tué les antiquaires, à savoir les parents d’Artur, qui voulaient se les approprier. Mais pris de remords, il s’est donné la mort. Mais ce triptyque est-il un original, tout comme les documents transmis par Enric ? Il semblerait plutôt que ce soient des faux construits de toute pièce par Enric dans le seul but d’offrir une surprise à sa filleule et à ses enfants. Auquel cas leur importance diminue et ne justifie pas ces meurtres.

Quatrième acte

Cristina apprend d’Artur qu’Enric avait constitué de toutes pièces une loge secrète, dont faisaient également partie ses parents à lui. D’où sa connaissance du Trésor et sa légitimité à s’en approprier autant que Cristina et le trio. Cette loge est maintenant administrée par Alicia qui en est le Maître. Artur s’arrange pour lui fournir une occasion un peu surprenante d’y assister et de lui prouver qu’il dit la vérité.

Grâce à une indication contenu dans la lettre d’Enric à Luis, le trio découvre un second jeu de documents caché dans le puits autour duquel ils jouaient enfants. Il contient la suite du récit du Templier Arnau d’Estopinyà. Faux, imitation, copie ou traduction ? Toujours est-il que pour les personnages « le texte semble authentique ». Sans que cela ne pose vraiment question.

Cinquième acte

[Spoiler]

L’île au trésor – Nueva Tabarca

C’est curieusement et exactement le moment où le trio découvre l’inscription « Île San Pablo » caché sous une couche de métal dans l’auréole de la vierge. Comme si une portion de métal n’aurait pas pu être détectée facilement par un expert en tableaux comme sont censés l’être Oriol et Artur…

Après enquête pour identifier cette fameuse île et plusieurs tentatives infructueuses, le trio finit par découvrir une grotte dans laquelle est censée se cacher le Trésor des Templiers. Mais Cristina et Oriol n’y découvriront pour tout Trésor que leurs corps nus qu’ils uniront l’un à l’autre dans une longue étreinte qui leur fit perdre toute notion du temps.

Il semble que cela soit là «  le trésor de la vie » que souhaiter leur léguer Enric.

« Nous plongeâmes dans un silence méditatif. Tout n’était qu’un jeu. Une immense farce. »

Et c’est là-dessus que semble se clore le roman. Cristina fait ses valises pour rentrer aux États-Unis retrouver son prétendant Mike et son cabinet d’avocats, et reprendre le cours normal de sa vie, à peine interrompu par cette brève aventure.

Mais non, rebondissement, Oriol vient de découvrir un nouvel indice dans le tableau. Il les guide vers l’Église Sainta Anna. Et c’est dans cette crypte qu’ils découvrent enfin le véritable Trésor des Templiers que tant de chercheurs ont cherché en vain : « Une boite en bois décorée de peintures romanes représentant des saints » contenant quelques restes humains. Psshhhhiiit !

Et c’est à ce moment qu’Artur surgit avec quelques acolytes et des revolvers pour se saisir de ce trésor inestimable.

Et je laisse l’auteur conclure lui-même :

Je ne m’attarderai pas sur la suite de l’histoire, plutôt déprimante !

L’intrigue et le style de Le rubis des Templiers

L’objectif de Cristina est de mettre la main sur le Trésor des Templiers, qui lui a été transmis par héritage par son parrain. Ce dernier a constitué un jeu de piste, une sorte de chasse au Trésor grandeur nature pour adultes. La faiblesse dramaturgique, c’est qu’il n’y a pas de réels obstacles, ni d’antagoniste qui s’oppose à Cristina. L’antiquaire Artur, qui est censé le faire, attend bien sagement que le trio enquête et découvre le trésor pour se l’approprier. Comme obstacle et antagoniste, cela reste un peu faible.

Et du coup, il n’y a pas réellement d’enjeu autour de l’atteinte ou non de cet objectif. Qu’est-ce que cela changera à sa vie ? En fait pas grand-chose. L’auteur essaie d’introduire un enjeu, en laissant entendre que si elle prolonge trop longtemps son séjour, son amoureux et son patron « risquent » de ne pas l’attendre. Mais ce n’est pas clairement précisé, et de toute façon, il n’y a pas de réel enjeu, puisqu’elle a déjà trouvé un nouvel amoureux, et que comme elle a l’air talentueuse, et n’aurait aucune difficulté à trouver un autre emploi.

Cette absence d’enjeu affaiblit considérablement la portée et l’intérêt du roman.

Le rubis des Templiers hésite entre plusieurs genres

Quête du Graal ou roman historique ?

Pour les amateurs de Dan Brown et des nombreux livres et de tous les livres tournant autour des Templiers et de la quête du Graal, ce livre n’apportera aucun élément nouveau.

Par contre la partie historique est très documentée. Tous les détails historiques sont évoqués avec une minutie extrême. Et la manière de les insérer dans le récit principal grâce au pouvoir de la bague est une excellente trouvaille, qui fonctionne parfaitement. Cela permet un usage fluide et pertinent de ces flash-backs, qui cependant prennent trop d’importance. Ils ont plus une fonction illustrative, car ils ne sont pas suffisamment liés à l’intrigue principale. Il existe bien un narrateur de ces flashbacks historiques, qui fait partie de la diégèse. Mais, n’ayant pas de réel objectif, il n’est pas personnage principal, réduisant ainsi l’intérêt que le lecteur porte à ces inserts.

Histoire d’amour ?

D’autre part, au fil du roman, la recherche du trésor des Templiers se révèle de plus en plus n’être qu’un prétexte aux expériences amoureuses de Cristina. Car la seule vraie question qu’elle se pose est de savoir si elle doit être fidèle à son prétendant Mike ou retourner avec son amour d’enfance. Cristina est plus motivée par sa passion amoureuse, qui a tendance à se cristalliser sur tous les garçons qu’elle rencontre, que par le recherche de ce Trésor des Templiers. À force de dire qu’il faut une histoire d’amour dans chaque roman, c’est un peu excessif et en devient tout juste crédible.

Ou Chasse au Trésor pour adulte ?

Mais surtout l’auteur se sabote lui-même son histoire en disant dès le départ et à plusieurs reprises qu’il s’agit juste d’une chasse au trésor, « pour grands ». Autant l’attrait d’une chasse au trésor est élévé pour des enfants, puisqu’ils font « comme si » c’était vrai. Autant réduire une intrigue à cela est réducteur. Le héros idéal doit vivre des aventures qui vont le confronter avec son moi profond, et le remettre en cause dans ses fondements, sinon, ce n’est pas un véritable héros. Et c’est un peu cette profondeur que l’on attendrait autour de cette thématique du quête du Graal, qui n’est évoquée qu’en terme historique, mais dont la valeur et la symbolique réelle n’est jamais abordée, ni même effleurée.

Le Rubis des Templiers reste un livre bien écrit, extrêmement bien documenté et qui se lit facilement. Mais il ne peut être assimilé à une véritable quête du Graal, dont la valeur initiatique et héroïque est absente. Cette dernière devant mettre en jeu la totalité de la vie, de l’être et du devenir du héros. Cela en a l’aspect, mais cela n’en a clairement pas la saveur. Mais il semble que l’objectif de l’auteur est plus d’insérer un récit historique détaillé dans une trame narrative. Ce qu’il réussit par contre avec assez de succès.

Préférez-vous les romans historiques ou les quêtes aventureuses autour de la thématique du Graal ? Dites-le moi dans les commentaires.

 

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