27 avril 2024

Faut-il beaucoup lire pour écrire des romans ?

On dit souvent qu’il faut avoir beaucoup lire pour écrire du roman. Mais qu’en est-il dans la réalité ? Est-il vraiment nécessaire d’avoir suivi des études littéraires pour pouvoir écrire ? Les auteurs à succès ont-ils des masters en littérature ? Nous allons voir quelles sont les avantages, mais aussi les inconvénients, puisqu’il y en a, de lire pour écrire des romans. D’ailleurs à votre avis, quel est le pourcentage des auteurs connus qui ont un parcours littéraire ?

Les avantages de lire pour écrire des romans 

Améliorer son orthographe et sa grammaire,

On le dit et on le répète aux écoliers, le fait de lire permet d’améliorer son écriture. Alors, à fortiori, quand on souhaite écrire ou que l’on écrit du roman.

En dehors de l’orthographe et de la grammaire elle-même, le fait de lire permet de trouver des tournures de phrases et de former son style.

Trouver des idées

La lecture peut également être une source d’inspiration. Soit parce que l’on trouve une idée, une thématique, un personnage qui nous inspire. Ou même une histoire que l’on veut développer d’une manière différente. Attention quand même au plagiat. Mais si vous traitez la même histoire, à votre manière avec vos mots, et que vous reprenez intégralement l’écriture, il n’y a aucun souci, ce n’est pas du plagiat.

Prendre du plaisir

Il est certain que si l’on n’a pas soi-même le goût de la lecture, il va être difficile de transmettre celui-ci à ses propres lecteurs. C’est pourquoi il est important de savoir quel genre de littérature on souhaite se diriger.

Faire naître l’envie d’écrire

Il est évident, que c’est très probablement le plaisir de la lecture et peut-être même d’un ouvrage précis qui va donner l’envie d’écrire. Ou peut-être que le désir d’écrire naît d’autres motivations, comme on l’a vu dans l’article : 10 bonnes raisons d’écrire des romans.

Trouver son style

Il y a forcément des auteurs à qui l’on a envie de ressembler, ou non. On pourrait être tenté d’imiter les auteurs que l’on apprécie. Ou au contraire vouloir s’en différencier. Là encore tout est possible. Car il n’y a pas deux manières identiques d’exprimer la même idée. À moins de reprendre les mêmes mots, ou presque. À force d’écrire, le style apparaît naturellement. Il ne vaut pas mieux forcer son style, en tout cas au départ. Ce serait une erreur.

Apprendre à écrire

Comme tout art, l’écriture commence par l’imitation. Mais il n’est pas facile d’imiter une œuvre littéraire. Car il faut se mettre non pas dans la peau de ses personnages, mais dans la peau de l’auteur. C’est en tout cas un excellent exercice d’écriture. De la même manière que les peintres copient les œuvres des maîtres pour comprendre et maîtriser leur technique. Puis, l’écriture devient de plus en plus personnelle.

Apprendre à construire une intrigue

Il est par contre particulièrement intéressant de décortiquer un ouvrage, que ce soit un livre ou un film, pour en sucer la substantifique mouelle, comme dit Rabelais dans son prologue de Gargantua. À savoir les éléments essentiels de l’intrigue. Car encore une fois, sans intrigue, pas d’histoire…

lire pour écrire
Femme en train de lire – Image par Pexels de Pixabay

Les inconvénients de trop lire pour écrire

Comment cela, il existe des inconvénients au fait de lire pour apprendre à écrire ?

Oui, il y en a au moins deux !

Le côté bloquant ou frustrant de lire pour écrire

Devant la qualité des ouvrages que nous lisons, nous pouvons être bloqués ou frustrés en se disant que l’on n’arrivera jamais à la hauteur.

Ou bien le péché d’orgueil peut nous envahir. Et l’on se demande alors comment certains auteurs arrivent à être édité.

Autre inconvénient de la lecture, c’est qu’elle peut devenir extrêmement chronophage. Au point que trop lire va nous faire manquer de temps pour écrire. Mais il est rare qu’on en arrive là, n’est-ce pas ?

Comment utiliser ses lectures pour améliorer son écriture ?

Comme on l’a vu, il est important de lire, car c’est la lecture qui en général va donner l’envie d’écrire. Mais ce ce n’est pas la lecture qui va forcément donner les clés de l’écriture. En fait, l’idée n’est pas de dévorer des livres pour dire que l’on a lu des tonnes et des tonnes de pages. Pour un auteur, il faut apprendre à lire de manière intelligente. Cela veut dire qu’il faut aller plus loin qu’une simple lecture pour décoder les techniques, les pratiques de l’auteur. Pourquoi pas s’en inspirer si on trouve sa manière de faire intéressante.

Il faudrait arriver aussi à reconnaître pourquoi tel auteur plaît. Ce qui n’est pas forcément dû à ses qualités intrinsèques, mais éventuellement à sa notoriété, au sujet aborder, et peut-être aussi à la manière de l’aborder.

Qu’est-ce qui les a poussé à écrire ?

Je vous ai promis d’interroger les 10 auteurs français les plus connus pour savoir ce qui les avait poussé à écrire :

Guillaume Musso :

Bien que sa mère soit bibliothécaire, le petit Guillaume n’aimait pas particulièrement les livres en étant petit. Ce n’est que vers l’âge de 15 ans qu’il découvre Les hauts de Hurlevent d’Emily Brontë. C’est le déclic. Il se met alors à dévorer les livres au lieu d’aller à la plage. Puis un premier concours d’écriture gagné en classe de seconde lui donne l’envie d’écrire. Il fait des Études de Sciences Économiques à Nice, tout en rédigeant son premier roman : Skidamarink, qu’il envoie par la poste aux éditeurs parisiens. Il ne connaît personne dans ce milieu, et pourtant, il a la chance d’être accepté par les Éditions Anne Carrière. C’est justement le début de la « carrière » que l’on sait ! Source : ici. Il continue pourtant à enseigner les Sciences économiques jusqu’en 2003.

Michel Bussi :

Le jeune Michel dévore les livres de Jules Vernes et de Barjavel pendant toute son enfance. Mais c’est la voie de la géographe qu’il choisit. Il l’enseigne jusqu’à l’âge de 40 ans. Son premier roman, Code Lupin paraît en 2006 et se voit récompensé par de nombreux prix littéraires.

Marc Levy

Rien ne destinait particulièrement Marc Levy à devenir auteur à succès. Il fait des études de gestion et d’informatique avant de créer une première entreprise d’importation de logiciels graphiques. Puis il repart de zéro et crée un cabinet d’architecture. Ce n’est qu’en 1998, alors qu’il a 37, qu’il écrit Et si c’était vrai, pour son fils. Sa sœur est scénariste et lui conseille de l’envoyer dans les maisons d’éditions. Il est sélectionné par les Éditions Robert Laffon au début de l’année 1999. Son succès lui permet de démissionner et de se consacrer uniquement à l’écriture.

Françoise Bourdin

Françoise débute une carrière de jockey dans le domaine hippique. Suite au décès de son fiancé, elle écrit et publie son premier livre aux éditions Julliard. Puis elle se consacre à sa famille, et ce n’est que vers l’âge de 40 ans, qu’elle se remet à écrire.

Laurent Gounelle

Laurent Gounelle suit lui aussi des études économiques. Il devient rapidement cadre dans une grande entreprise. Mais s’aperçoit vite que ce n’est pas le genre de vie qu’il souhaite. Il se passionne alors pour le développement personnel. Suite à un drame familial et à des hauts et bas émotionnels, il écrit le premier roman : « l’homme qui voulait être heureux » et qui va le faire connaître.

Gilles Legardinier

Gilles commence à travailler comme artificier sur des plateaux de tournage, dans l’idée de « fabriquer des émotions ». Il poursuit alors dans cette voie en devenant réalisateur de films publicitaires, tout en créant une agence de communication. Il se tourne naturellement vers l’écriture de scénarios et de romans.

Franck Thilliez

Franck Thilliez fait des études pour devenir ingénieur en nouvelles technologies. Ce qui n’a pas grand-chose à voir avec l’écriture de romans. Sauf qu’il va utiliser ses connaissances pour les insérer dans ses romans. Donc sa formation et son parcours sont clairement un atout pour son écriture.

Agnès Martin-Lugand

Agnès Martin-Lugand est psychologue de formation. Elle écrit un premier roman, qu’elle publie en auto-édition : les gens heureux lisent et boivent du café, qui est rapidement mis en avant par la blogosphère littéraire. Grâce à cela, elle va être repérée par les Éditions Michel Lafon et être éditée.

Maxime Chattam

Maxime Chattam est l’un des rares auteurs à succès à suivre un parcours littéraire. Qu’il complète par une formation en criminologie. Il écrit depuis l’âge de 20 ans, aussi bien son journal, que des nouvelles, mais c’est « l’âme de mal » en 2002 qui va le consacrer comme auteur à succès, suivi rapidement par In Tenebris.

David Foenkinos

David Foenkinos fait des études de lettres à la Sorbonne, tout en souhaitant devenir musicien de jazz. Il enseigne la guitare, avant de se consacrer à l’écriture.

La lecture est souvent présente dans les biographies de ces auteurs à succès. Mais bien peu ont suivi des études littéraires. On pourrait donc en conclure que le goût de la lecture peut évidemment donner l’envie d’écrire. Mais qu’il n’est pas nécessaire d’avoir fait des études littéraires pour avoir l’espoir de percer.

Lire pour écrire, oui, mais lire intelligemment !

Pour un auteur, lire les ouvrages de ses confrères permet d’être au courant de l’actualité littéraire. Mais les décortiquer et les analyser permet d’améliorer sa propre technique et sa propre écriture.

C’est pourquoi j’ai créé une catégorie « lire » dans ce blog. Destinée dans un premier temps aux lecteurs qui voudraient avoir un compte-rendu, ou une critique du livre. Sa finalité s’adresse surtout aux auteurs, de manière à montrer des exemples, des références, et je m’efforcerais dans la mesure du possible d’y glisser mon point de vue d’auteur. C’est-à-dire que je vais analyser les romans avec un regard sur la construction des personnages, sur l’intrigue, la dramaturgie, etc.

Faites-nous part des œuvres qui ont le plus marqué votre écriture ? Soit parce qu’elles vous ont donné l’envie d’écrire, qu’elles vous ont donné des idées, ou pour d’autres raisons ?

 

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